LA DECLARATION DE
DURBAN Document complet »
DECLARATION DE DURBAN SUR
L’INTEGRATION DE LA PERSPECTIVE « GENRE »
ET LA PARTICIPATION
EFFECTIVE DE LA FEMME DANS L’UNION AFRICAINE
Nous, représentants
des organisations de la société civile œuvrant
pour la promotion de la femme, réunis à Durban,
Afrique du Sud, du 28 au 30 juin 2002, la veille du lancement
de l’Union Africaine, pour une Consultation sur l’Intégration
de la perspective « genre » et la participation
effective de la femme dans l’Union Africaine, organisée
par le Comité des Femmes africaines pour la paix et
le développement et Femmes Africa Solidarité
(FAS) avec la facilitation de « African Centre for constructive
Resolution of Disputes” (ACCORD), conformément
à la Résolution du Conseil des Ministres CM/Dec.
579 (LXXIII) (février 2001, Tripoli, Libye),
Félicitant nos Chefs
d’Etat et de Gouvernement pour leur décision
et leur engagement à la création de l’Union
Africaine, l’adoption de la Conférence sur la
Sécurité, la Stabilité, le Développement
et la Coopération en Afrique (CSSDCA) et du Nouveau
Partenariat pour le Développement de l’Afrique
(NEPAD) ainsi qu’à l’élaboration
du Protocole additionnel à la Charte Africaine des
Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux Droits
de la Femme en Afrique;
Reconnaissant la détermination
des Gouvernements Africains à assurer l’égalité
entre les sexes et la promotion de la femme tel que contenu
dans l’Acte Constitutif de l’Union Africaine (Article
4(1) et dans les instruments internationaux, régionaux
et nationaux, particulièrement les Programmes d’Action
de Dakar et de Beijing, la Convention sur l’élimination
de toutes les formes de discrimination à l’égard
des femmes ainsi que dans les décisions pertinentes
du Conseil des Ministres de l’OUA, demandant que soient
organisées des consultations sur la participation des
femmes africaines dans l’Union Africaine;
Se félicitant de l’engagement pris par l’OUA/UA
d’impliquer les organisations de la société
civile au développement de l’Afrique, en organisant
les réunions de l’OUA/OSC tenues en juin 2001
et juin 2002 ;
Faisant suite à l’Atelier
de consultation de l’OUA sur l’intégration
de la perspective « genre » dans l’Union
Africaine qui s’est tenu au Secrétariat général
de l’OUA du 25 au 27 mai 2002;
Convaincus que les femmes
africaines doivent saisir l’opportunité offerte
par ce moment historique de lancement de l’Union Africaine
pour s’assurer de leur implication pleine et effective
dans le processus de sa mise en place;
Réaffirmant l’engagement
des femmes Africaines à forger des partenariats stratégiques
à tous les niveaux de ce processus;
Réaffirmant en outre
l’importance de l’intégration de la perspective
« genre » dans les politiques, les programmes
et les projets de l’Union Africaine conformément
à l’Article 4 (1) de l’Acte Constitutif
de l’Union Africaine;
Exhortons, par la présente,
la 76ème Session ordinaire du Conseil des Ministres
d’examiner et de recommander à la 38ème
Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat
et de Gouvernement de l’OUA, pour adoption, ce qui suit
:
I. De l’Union Africaine (UA)
1. Qu’une Commissaire
soit nommée pour s’occuper exclusivement des
questions de la promotion de la femme au sein de l’Union
Africaine, en lui dotant de ressources humaines, financières
et matérielles suffisantes, afin d’assurer l’intégration
effective des questions de la femme dans l’Union;
2. Que soit créé un Comité technique
spécialisé sur les questions de genre conformément
à l’Article 14 de l’Acte Constitutif de
l’Union Africaine;
3. Que le Comité des Femmes Africaines pour la Paix
et le Développement créé par l’OUA
en 1998, fonctionne dans le cadre de l’Union Africaine,
compte tenu de son rôle stratégique dans les
domaines de la paix et de la sécurité sur le
continent;
4. Qu’un réseau de femmes africaines soit intégré
au Groupe de travail de la Société civile mis
en place pour élaborer le Protocole de l’ECOSOC.
5. Que la Conférence se fixe une période raisonnable
pour la réalisation de la parité hommes-femmes
dans tous les organes et structures de l’Union Africaine.
II- Du Nouveau Partenariat pour le Développement de
l’Afrique (NEPAD)
(i) Que soit mis en place
un cadre clairement défini pour assurer la représentation
des femmes dans le mécanisme de mise en œuvre
et de suivi et d’évaluation du NEPAD;
(ii) Qu’un Comité technique sur les questions
de genre soit constitué et rendu opérationnel
dans le cadre des activités du NEPAD;
(iii) Que la section du NEPAD, relative aux « Conditions
requises pour réaliser un développement durable
», accorde une importance particulière à
l’élimination de toutes les formes de discrimination
à l’égard des femmes en Afrique ;
(iv) Que les questions de genre soient intégrées
dans les priorités, les objectifs et les stratégies
sectoriels du NEPAD, conformément aux Plateformes d’Action
de Dakar et de Beijing et à la Convention sur l’élimination
de toutes les formes de discrimination à l’égard
des femmes.
III- De la Conférence
sur la Sécurité, la Stabilité, le Développement
et la Coopération en Afrique (CSSDCA)
(i) Qu’un cadre approprié soit mis en place pour
assurer la participation des femmes africaines aux mécanismes
de suivi et d’évaluation de la CSSDCA;
(ii) Que la conception, la composition et les modalités
opérationnelles de l’Unité de CSSDCA et
l’identification des responsables aux niveaux national
et régional tiennent compte des questions de genre;
(iii) Que des mécanismes de suivi systématique
soient établis pour veiller au respect des Plateformes
d’Action de Dakar et de Beijing, de la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination
à l’égard des femmes, ainsi que de la
Résolution 1325 des Nations Unies sur les Femmes, la
Paix, la Sécurité et le VIH/SIDA.
IV- Du Projet de Protocole à la Charte Africaine des
Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux Droits
de la Femme en Afrique
(i) Que des mesures appropriées soient prises pour
assurer la participation effective des experts gouvernementaux
compétents, ayant une formation juridique, y compris
des femmes, à la deuxième réunion d’experts
sur le projet de Protocole à la Charte Africaine sur
les Droits de la Femme en Afrique;
(ii) Que les dispositions nécessaires soient mises
en place pour assurer la participation effective des Ministres
compétents à la réunion ministérielle
qui se tiendra après la deuxième réunion
d’experts sur ledit Protocole;
(iii) Que le Projet de Protocole soit conforme aux normes
établies dans les instruments régionaux et internationaux
en matière d’égalité entre les
sexes et d’émancipation des femmes;
(iv) Que le Projet de Protocole soit adopté, ratifié
et mis en vigueur.
Compte tenu de ce qui précède,
les participants ici présents : Affirmons notre soutien
indéfectible à cette initiative combien louable
de l’OUA et notre détermination à forger
des partenariats stratégiques pour la promotion des
principes et des idéaux de l’Union Africaine
(UA) ;
Prenons l’engagement de diffuser et de disséminer,
auprès des populations Africaines, les activités
relatives aux processus de l’Union Africaine, du NEPAD,
de la CSSDCA, du Projet de Protocole sur les Droits de la
Femme en Afrique et de toutes les autres initiatives relatives
au développement politique, socio-économique
et culturel de l’Afrique.
FAIT A DURBAN, AFRIQUE DU
SUD, LE 30 JUN 2002