LE PARTENARIAT STRATEGIQUE
DE DAKAR Document complet »
Adopté à la
7ème consultation des Organisations de droit des femmes
Nous, les Organisations de
la Société Civile venant de toute l’Afrique:
African Centre for the Constructive Resolution of Disputes
(ACCORD), Africa Leadership Forum (ALF), Femme Africa Solidarité
(FAS), Foundation for Community Development (FCD), FEMNET,
WILDAF, ACDHRS, WAWA, MARWOPNET, ATM, EBWA, Akina Mama Wa
Africa, AWA, FAWE, Equality Now, ABANTU, AAWORD, NPI, SSWC,
ANSEDI, Pan African Movement, CAFOB,
Poursuivant dans la lignée
des efforts entrepris jusqu’à ce jour, et des
succès déjà obtenus par les réseaux
de femmes africaines, sous l’initiative du Comité
des Femmes Africaines pour la Paix et le Développement
(CFAPD) et Femme Africa Solidarité (FAS), au cours
des précédentes Réunions Consultatives
qui se sont tenues successivement à Durban, en juin
2002, à Dakar, en Avril 2003, à Maputo, en Juin
2003, à Addis-Abeba, en Juin 2004, à Abuja,
en janvier 2005 puis à Tripoli, en Juillet 2005, en
partenariat avec l’Union Africaine, la Commission Economique
pour l’Afrique et avec le soutien du PNUD, du FNUAP,
de l’UNICEF, du HCR, de UNIFEM, de OSIWA et d’autres
partenaires.
Réunies, à l’occasion
de la 7ème Consultation des ONGs en préparation
à la 1ère Conférence de l’Union
Africaine des Ministres de la Femme et du genre prévue
à Dakar du 12 au 16 Octobre 2005, afin d’améliorer
notre contribution à la mise en œuvre, au suivi
et à l’évaluation de la mise en œuvre
de la Déclaration Solennelle sur l’Egalité
entre les Hommes et les Femmes en Afrique (SDGEA).
Rappelant les engagements des Chefs d’Etat africains
de l’Union Africaine à mettre en œuvre le
principe de parité non seulement au niveau de l’Union
Africaine, mais aussi, au niveau national, et leurs engagements
issus des dispositions de la Déclaration Solennelle
sur l’Egalité entre les Hommes et les Femmes
;
Applaudissant l’initiative
prise par les Ministres de la Femme et du genre sous l’égide
de Mme Aida MBODJ, Ministre de la Femme, des affaires familiales
et du développement du Sénégal,de s’approprier
la déclaration solennelle sur l’égalité
entre les hommes et les femmes en participant à cette
historique conférence organisée par la Direction
Genre de l’Union Africaine avec le plein soutien de
son Excellence Maître Abdoulaye WADE, Président
de la République du Sénégal;
Remercions les Etats membres
: Cap Vert, Comores, Djibouti, Gambie, Libye, Lesotho, Mali,
Malawi, Namibie, Nigeria, Rwanda, République Sud Africaine,
et Sénégal qui ont ratifié le protocole
à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et
des Peuples relatif aux Droits des Femmes.
Réitérons notre
engagement à:
- Assumer notre responsabilité
collective afin d’accélérer la campagne
de plaidoyer en faveur de la mise en oeuvre de la SDGEA ;
- Entreprendre la préparation de rapports alternatifs
à la fois au niveau national et régional en
vue d’enrichir le rapport des Etats tel que requis par
la déclaration solennelle et d’accroître
la responsabilité des Etats.
- Etendre nos activités de réseau afin d’intégrer
un maximum d’organisations de femmes au niveau local
et national ;
- Approfondir notre partenariat avec la Direction Genre de
l’Union Africaine, la Commission de l’Union Africaine,
le Parlement Panafricain, la Commission Economique pour l’Afrique
(CEA), le NEPAD, les Communautés Economiques Régionales
(CERs) et les autres partenaires internationaux impliqués
dans la mise en œuvre de la SDGEA ;
- Développer et renforcer les capacités de points
focaux régionaux et thématiques en charge de
diffuser la campagne dans leurs secteurs respectifs, mais
aussi responsables pour la documentation, le suivi et l’évaluation
de l’application de la SDGEA ;
- Mobiliser les ressources financières et humaines
afin de soutenir les organisations de la société
civile dans leur processus en faveur de la mise en œuvre
de la SDGEA;
- Continuer à organiser nos réunions consultatives
en préparation de chaque Sommet des Chefs d’Etat
de l’Union Africaine;
- Promouvoir le leadership des femmes en Afrique, à
tous les niveaux de gouvernance et de prise de décision.
RECOMMENDONS
1) Au regard de la déclaration
solennelle
- Que la déclaration
solennelle sur l’égalité entre les hommes
et les femmes en Afrique soit transformée en projet
de loi à adopter par les parlements afin de lui conférer
une force juridique. A cet effet, demandons aux ministres
chargées de la question genre et des femmes de veiller
à ce que le gouvernement initie un projet de loi et
de faire le suivi du processus en collaboration avec les femmes
parlementaires.
2) Sur le protocole à
la CADHP relatif aux droits des femmes
Que les six pays ci-après
Bénin, Burkina Faso, Guinée, Mauritanie, Togo
et Zambie qui ont déjà fait adopter par leur
parlement la loi autorisant la ratification du protocole mettent
instamment tout en œuvre pour faire déposer auprès
de la Commission de l’Union Africaine l’instrument
de ratification au plus tard le 15 novembre 2005 afin de s’assurer
que les engagements pris au point 9 de la déclaration
à savoir que le protocole puisse entrer en vigueur
en 2005, devienne une réalité.
Que les Etats qui ont ratifié
le protocole avec des réserves lèvent ces réserves
et que tous les autres Etats ratifient sans délai et
sans réserve afin que toutes les femmes du Continent
puissent bénéficier effectivement de cet instrument
susceptible de favoriser leur épanouissement total
et leur pleine participation à un développement
durable.
3) Pour le financement au
plan national de la mise en œuvre de la déclaration
solennelle
- Que 20% des ressources provenant
de l’annulation de la dette soient affectés au
financement des actions en faveur de la mise en œuvre
de la déclaration
- Qu’un prélèvement de 5% des ressources
de l’Etat puisse compléter les ressources provenant
de l’annulation de la dette ou le suppléer.
4) Pour l’opérationnalisation
du fonds d’affectation spéciale en faveur des
femmes
Tout en louant les Etats membres
d’avoir pris la décision courageuse de mettre
en place le fonds d’affectation spéciale en faveur
des femmes, nous demandons à la Commission de l’Union
Africaine de prendre toutes les mesures nécessaires
pour l’opérationnalisation dudit fonds en convoquant
sans délai la réunion des experts. Dans l’immédiat,
nous recommandons que le fonds de « African Women Development
Fund (AWDF) » soit alimenté par les Etats et
les partenaires au développement pour servir à
financer les activités relatives à la promotion
du genre.
5) Sur l’effectivité
du leadership féminin
En application du point 5
de la déclaration solennelle recommandant de promouvoir
et étendre le principe de la parité entre les
hommes et les femmes à tous les organes de l’Union
Africaine y compris le NEPAD :
Nous demandons que les chefs
d’Etats encouragent les candidatures féminines
aux postes de responsabilités publiques particulièrement
aux élections présidentielles ; que les Etats
usent instamment des actions de discrimination positive pour
la mise en œuvre du principe de parité entre hommes
et femmes.
Que les Etats membres de l’Union
Africaine rendent effective l’extension de la parité
et s’assurent qu’il s’applique aux mécanismes
de gestion des 8 domaines prioritaires du NEPAD
6) Consolidation du processus
de mise en œuvre de la Déclaration solennelle
Que dans la mise en œuvre
de la déclaration solennelle sur l’égalité
des hommes et des femmes, les Etats adoptent une approche
en accord avec les autres instruments et déclarations
sur les femmes y compris les Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD), la Convention sur l’Elimination
de toutes les formes de Discrimination à l’Egard
des Femmes (CEDEF), le Protocole à la Charte Africaine
des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux Droits
des Femmes, la plate forme d’action de Beijing.
Que les Etats membres soutiennent
la nomination d’un rapporteur spéciale sur les
lois discriminatoires à l’égard des femmes
par la Commission de la Condition de la Femme des Nations
Unies (résolution 49/3 de la Commission)
Que la Commission Africaine
accélère la mise en place du comité des
femmes de l’Union Africaine conformément à
la décision déjà prise en y nommant des
femmes compétentes.
Fait à Dakar le 12 Octobre 2005.